06 juillet 2005

Les Eurockéennes 2005 : Rock is (not) Dead


Les Eurocks, j'y suis allé en 95, et depuis je n'ai raté que 3 éditions. C'est le symbole du début de l'été et de la période estivale. Ça te fait aimer la pluie. Ça t'apprend à vivre en collectivité avec des néo-babs et des junkies et à pas te laver. Ça entraine ton endurance à l'alcool, et surtout ça te permet (si t'es très fort, ce qui n'est pas mon cas) de te farcir 70 concerts en 3 jours, ce qui est... un bon score. Surtout qu'au milieu, il y souvent des groupes dont t'as rien à foutre mais qui font saliver tes potes absents quand tu leurs dis qu'ils ont joué, et ça c'est assez jubilatoire (vous trouvez ça mesquin ?). Retour sur un "week-end de oufs, man".

Tout d'abord l'équipe en présence : Jay, Sandra, Loïc, Seb Diereman, Sylvie et moi même pour la team Mediatone, Pierlo et Fafa pour les trublyons libres et Adrien, jeune padawan de 17 ans, pour ses premières Eurocks. 6 tentes. 180 € de courses. Des goûts différents mais une féroce volonté commune de raconter des conneries et de s'en mettre plein la tête et les oreilles... et c'est déjà pas mal

Ensuite les conditions : Mediatone ayant effectué toute la com du festival sur Lyon, nous avons hérité de plusieurs PASS professionels. Ça veut dire quoi ? On fait pas la queue pour rentrer sur le site, on peut se faire transporter d'une scène à l'autre avec une mini-navette spéciale, on peut "faire du relationnel" en allant aux conférences de presse des artistes ou dans les bars pros, et surtout se la péter en mettant en valeur son bracelet VIP devant tous les festivaliers lambdas qui sont dans les longues files d'attente pour aller dans des chiottes qui puent... bref là bas on est les rois du pétrole. Heureusement on s'en fout, on vient pas là pour participer activement à cette odieuse mascarade mais bien pour bouffer des groupes sur scène jusqu'à n'en plus pouvoir. Bon OK, la mini-navette on la prend quand même.

Musicalement, la claque absolue a été sans hésitation les mythiques SONIC YOUTH qui nous ont livré 1h30 de concert sans concession, alliant leurs sempiternelles déconstructions sonores expérimentales et bruitistes à des joyaux mélodiques dans un embrasement de guitares jouissif... une bonne leçon donnée aux petits morveux de THE KILLERS qui jouaient juste avant leur pop-rock formatée et édulcorée qui donnait envie de crier à son petit frère d'éteindre la radio ou de changer de station. Les autres grands moments sont nés des rencontres artistiques au sommet : NOSFELL et EZ3KIEL nous ont transporté dans un entre deux mondes où apaisement et exhultation ne font plus qu'un, et BUMCELLO nous a fait voyager au delà de l'imaginable en mêlant ses musiques aux prodigieuses voix de SHUSHEELA RAMAN et STANLEY BECKFORD.

On a pu voir la confirmation sur scène de très bons groupes comme NINE INCH NAILS (précurseurs de génie de la MarylinMansonmania), QUEEN OF A STONE AGE (mélangeant habilement un son Rock 70's grinçant et de lourdes guitares plus métal), INTERPOL (nouveaux très bons challengers du renouveau Rock, un poil mou sur scène), GHINZU (notre groupe belge préféré qui a écrit bien d'autres perles que le déjà trop matraqué "Can you read me"... ont avait organisé son concert au Ninkasi Kao cette année), MASS HYSTERIA (qui malgré un nouvel album plus fade continue à foutre littéralement le feu sur scène), et bien sûr THE CHEMICAL BROTHERS (énorme show tout en lumières et sons, hypnotisant et dévastateur, qui après s'être emparé de chaque sens l'un après l'autre finit rapidement par tous les mettre d'accord).

Les découvertes les plus frappantes ? THE NATIONAL en une, groupe sublime enchaînant ballades crooner et Rock tendu, comme si Tindersticks avait rencontré The Doors... THE EAGLES OF DEATH METAL (!!) dont le guitariste n'est autre que le bassiste de Queen of a Stone Age (ou l'inverse) qui envoie du Rock 'n Roll brut de décoffrage excellement bien huilé (et non pas du gros bourrin comme on pourrait le penser en traduisant négligeament le nom du groupe : Les Aigles du Métal de la Mort !). Et puis ANDREW BIRD qui nous a livré un concert d'une sensibilité rare emporté par sa magnifique voix en apesanteur fleurtant avec le fantôme de Jeff Buckley.

Au delà des concerts l'ambiance au Camping a été fidèle : on y crie beaucoup pour prouver qu'on est nombreux, on se sent appartenir à cette grande famille de jeun's festivaliers (je me suis bien gardé de dire que j'étais déjà là en 95... quoi que ça s'Ia pète j'aurais du en profiter), on boit des mélanges de Punch mal dosé et on fume de la drogue. Et puis on y vend des colliers en pâte fimo que des cons achètent (moi), et puis le matin en se levant quelques heures après s'être endormi on sourit à son voisin d'à côté du sourire niais du gars qui a abusé de trop de chose la veille, on se paye une kro et on sort un avenant "tu vas voir quoi toi aujourd'hui ?" de sa voix rockailleuse...

Moi, j'aime bien les Eurockéennes.

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