Ça fait plus d'une semaine que je n'ai pas eu le temps de recopier mes notes... c'est plutôt bon signe ! C'est vrai qu'il s'est passe pas mal de choses depuis le dernier post : petites a moyennes galères, découverte de lieux sublimes, rencontres riches, et chemin parcouru tant bien que mal. Je suis actuellement a plus de 1200 Km de Hong Kong, a Kunming, la capitale de la province du Yunnan dans le Sud-Ouest de la Chine. Je suis entoure de centaines d'ordinateurs et d'autant de chinois qui soit jouent en réseau, soit me montrent du doigt en rigolant. S'ils continuent je me levé et je leur casse la gueule. Bon OK ils ont l'avantage du nombre. Revenons plutôt a mes derniers jours dans la ville aux mille buildings et a ma descente aux enfers dans le stupre et la luxure de Macao...
Mercredi 27 Juillet - entre HK et Macao / 10h48
Lundi, je passe pas mal de temps sur Internet le matin, puis pars a la recherche de l'endroit ou on peut obtenir des visas pour la Chine. Pierre a pose son Vendredi et a décide de partir avec moi en direction de Guilin et Yangshuo. De la il retournera a Hong Kong alors que je descendrais vraisemblablement en direction du Vietnam. Apres avoir bien galère pour trouver le Visa office, je poireaute 2h avant de passer a un guichet avec une nana au moins aussi sympa qu'un Lemmy (Motorhead) au réveil. Elle refuse ma demande car elle ne comprend pas ce qu'est un "intermittent du Spectacle". Tu m'étonnes, j'ai pas choisi la facilite la. Elle veut ma Name Card (carte de visite)... finalement je lui ponds un Music Promoter et ça a l'air de passer. Je remplis aussi les papiers pour Pierre et lui fait une jolie signature. Sur le papier je mets qu'il travaille, il me dira plus tard qu'il n'a pas le droit de travailler, qu'il est censé être en voyage.. Oups une boulette. Les passeports doivent nous être rendus Mercredi (2 jours après), on verra bien. Une fois ces formalités accomplies, je prends le ferry qui me fait traverser la baie en direction du quartier de Kowloon et décide de me faire le musée d'art de HK. Un petit musée ça fait jamais de mal.
Beaucoup de vieilles peintures chinoises et de calligraphies. C'est intéressant (je prend l'audioguide en anglais pour comprendre un peu le sens de tout ça), mais rien ne me scotche totalement. Il y a aussi beaucoup de bronze, de verre, de céramique ou de corne de rhinocéros sculptée... on survole ainsi 4000 ans de dynasties au travers de l'artisanat chinois. J'essaye de m'y repérer un peu dans les dynasties mais c'est le bordel. En gros a chaque fois c'est la même chose, quelqu'un se révolte et reprend des terres et forme une nouvelle dynastie. Sauf qu'a certains moments de l'histoire, la Chine est divisée jusqu'à huit territoires, et a d'autres moments plus "stables" l'empire de Chine englobe a peu près toute l'Asie actuelle. Alors ensuite quand tu vois un vase avec juste une étiquette indiquant : Vase de la dynastie Ming, t'es dans la merde pour savoir l'époque et le lieu. Bon vers la fin du musée j'ai compris ou c'était écrit très clairement, j'avoue. Une chose a retenir de tout ça ? Les chinois ils déchirent grave en céramique et en corne de Rhino. Non sans blagues il y a des objets assez surprenant et d'une finition incroyable. Une autre galerie temporaire est appelée Afrench Vision of China et comporte quelques lithographies un peu pourries et quelques gravures qui ont sans doute plus de valeurs historiques qu'artistique. Mais comme c'est des artistes français (inconnus pour moi) ils ont une expo spéciale. Ici la France, c'est du pain béni ! La majorité des magasins de fringue ont des noms français, souvent avec plein de fautes ce qui est tordant, genre "Moiselle" ou "C'est belle". Des qu'on dit qu'on est français quelque part c'est des sourires, on est vu comme les romantiques pacifistes. Merci Chichi. Dernière galerie intéressante qui montre le travail d'un peintre chinois contemporain, Hon Chi-fun. En sortant du musée, je me fais une séance d'omnimax truc (grosse boule comme la géode), avec un film qui explique la relativité. Plein d'étoiles qui tournoient, bien foutu et impressionnant. Sauf qu'a la fin ça explique que la bombe atomique est garante de la paix dans le monde et que plus de la moitié du globe a l'électricité grâce aux centrales nucléaires. On perd pas le nord a Hong Kong. En plus j'avais une place numérotée et je me suis retrouve au pire endroit, mais ils n'ont pas voulu que je change de place maigre la centaine de sièges vacants. Me voila ensuite dans le Space muséum, il y a plein de petits mécanismes a actionner pour mieux comprendre l'espace, comme a la Villette. C'est rigolo mais pas très "local".
Je retourne sur HK Island, arrêt de métro Causeway Bay, et vais manger vietnamien avec les mêmes personnes que le ciné le deuxième jour (j'aurais tout le temps de manger chinois au Vietnam !). C'est de nouveau très sympa, on commence a bien se connaître et a bien se chambrer. On aimerait faire le championnat du monde de Bowling en rajoutant une équipe Hong Kongaise (Laurence et Harry), mais le noir de monde sur place nous incite a nous replier dans un bon bar ou on boit de la bière du monde entier (belge en l'occurrence). On s'échange nos adresses e-mail entre 2 batailles de cacahouètes et 3 conneries de Valérie qui nous font bien marrer, puis on se quitte quelques photos plus tard en se promettant de se revoir a Lyon, a HK ou ailleurs. C'est clair qu'ils vont me manquer. Chez Pierre, je me prépare pour Macao le lendemain et les 6 ou 7 tasses de thé bues au cours du repas ne m'aident pas a trouver le sommeil. Je m'endors pourtant et me réveille en sursaut avec 2 révélations : 1) L'Abbé Pierre est mort (je viens de vérifier, c'est faux), 2) Mon visa étant dans l'appareil administratif de Hong Kong, je ne peux pas me rendre a Macao le lendemain (c'est un autre territoire, sans nécessite de visa mais avec douane). On arrive a une révélation sur deux utile, c'est pas mal.
Je me levé pourtant de bonne heure le lendemain pour continuer de recopier mes notes ici même. Je visite ensuite un nouveau centre commercial (encore du patrimoine culturel) et parviens a négocier une bonne réduction pour une SD card IGo (je vais pouvoir ramener un max de photos). C'est étonnant mais en fait on peut tout négocier sauf dans les supermarchés ici. Au fait, j'avais peur qu'il n'y ai pas de festival a Hong Kong, mais il y en a un énormissime tous les êtes. Ça s'appelle le Shopping Festival et tu peux avoir des réducs sur des milliers de produits !
Me voila parti pour l'ile de Lamma en ferry, au Sud de HK. Dépaysement total. Passe le petit village de commerces et de plages a l'arrivée, plus un chat ! L'ile est totalement a l'état de nature et les voitures n'y ont pas accès. Par contre tous les chemins sont bétonnes et une grosse centrale thermoélectrique borde l'un des rivages... ils peuvent pas s'empêcher. J'emprunte donc le petit sentier bétonne reliant Yung Shue Wan a Sok Kwu Wan, autre village desservi par des ferry. La ballade, qui dure Ihl5 environ, longe le littoral a flanc de colline, alternant grimpettes et redescentes. La flore est dense et variée et la faune est très sympa : papillons, lézards, araignées géantes, serpents venimeux (enfin j'en sais rien mais si c'est le cas j'ai échappe a la mort, ce qui donne beaucoup plus de piment a l'histoire). Faire une ballade en plein cagnard a 80% d'humidité dans l'air, c'est quelque chose de super intéressant... mais je ferai pas ça tous les jours ! Tu transpires juste quelques litres de flottes, c'est pas grave si tu rebois régulièrement. Arrive a Sok Kwu Wan, j'en n'ai pas assez et décide de repartir faire un tour dans le sud de l'ile, a la recherche de beaux points de vue. Et la, ça devient carrément spécial : je marche une quarantaine de minutes sans croiser le moindre pékin (joke), avec pour seuls compagnons des bruits suspects et stridents. De nombreux papillons géants volètent a quelques centimètres de moi. Je croise un cimetière chinois a ma gauche (des arcs de cercle en béton avec une photo sordide au centre et un rond rouge - a la japonaise -juste au dessus), recouvert en partie par la nature. Encore une quarantaine de minutes de marche, ça monte globalement pas mal avec beaucoup de marches (en béton...).
J'arrive exténué a un point de vue en hauteur donnant sur le versant sud de l'ile, et je me repose dans un petit abris ombrage typiquement chinois prévu a cet effet. La vue est splendide et les contours de l'ile se détachent très distinctement. Végétation intense parsemée de roches, sable fin et océan scintillant au soleil. C'est pas mal, un véritable havre de paix. Deux autres personnes sont arrives exactement en même temps que moi, par deux chemins différents du mien. Nous nous présentons, l'un est slovène et habite l'ile pour 2 semaines, l'autre est étudiant a HK et il est venu arme d'un matos photo... très offensif. S'ensuit une longue discussion très sympa (en anglais) a la croisée des chemins, au milieu de nul part. On parle de nous, de tout, de rien, on échange des points de vues et on se passe nos adresses, se promettant un pied a terre dans nos pays respectifs. Ça vaut ce que ça vaut mais ça fait du bien, et ça me donne l'impression que le "voyage" commence vraiment. Chacun repart par un chemin différent, et me voila crapahutant le plus haut sommet de l'ile. La montée est longue et éreintante mais la récompense en est d'autant plus appréciable. Me voici dominant l'ile, son vert manteau, ses plages lointaines, ses roches millénaires et... sa centrale. Ça gâche juste tout mais c'est quand même une super belle vue qui s'étend sur de nombreuses iles autour (dont HK). Je chemine sur la crête sur quelques centaines, puis entend un truc derrière moi pas rassurant... ce n'est qu'un lézard ce coup ci mais, un peu flippe, j'accélère la cadence... et me prend une suite de gigantesques toiles d'araignées dans la gueule, tissées de part et d'autre du chemin. Je m'essuie tant bien que mal (torse poil bien sur), ça fait comme des boules moites que j'essaye de jeter au sol. J'en ai plein mon chapeau, plein le torse, et surtout je flippe de découvrir dans mes doigts une énorme araignée. A un moment une lanière noire de mon sac me frôle l'épaule et ça me fait sursauter. J'essaye d'aller toujours assez vite, entame la descente et dévale des milliers (?) de marches qui n'en finissent pas. J'arrive vers 17h30 a bon port et j'entends parler français juste avant de monter dans le ferry. Je fais connaissance avec ces 3 voyageurs pendant le trajet. Loïc et JB ont dans les 22-23 ans et viennent de Valence (des Rhône-Alpins !), ils voyagent depuis 8 mois ! Ils ont fait le tour d'Afrique, sont remonte par l'Egypte au Moyen-Orient puis sont allés en Inde, au Tibet, et les voila en Chine. Ils ont rencontre Kim (le 3eme) au Népal. Lui est belge d'origine flamande et indonésienne, et il vient de parcourir pas mal de pays asiatiques. Leur objectif est de remonter la Chine jusqu'en Mongolie, puis de prendre le transsibérien avant d'arriver en car en France. Ça c'est du voyage, ça rigole pas trop. A terre, je les invite a boire un coup pour qu'ils me parlent un peu plus de leurs voyages. Une petite Guinness plus tard, nous repartons en quête de manger pas cher (car ils commencent a être regardant niveau sous, fin de voyage oblige), et le moins cher et plus nourrissant a Hong Kong n'est autre que... Me Do ! ! ! Sérieusement c'est 4 fois moins cher qu'ailleurs ici, genre concurrence déloyale. Du coup je les accompagne (on rentre dans une catégorie supérieure la, mais où nous arrêterons nous ?). En plus on peut payer avec la carte OCTOPUS, qui te permet aussi de prendre tous les transports en commun 10% moins cher, qui marche pour les distributeurs de canettes dans la rue et au 7 eleven, la plus grande marque de supermarché de HK. On est en plein dans la world compagnie et je rentre gaiement dans ce système, heureux consommateur profitant des commodités offertes en bouffant des hamburgers, et surtout en me demandant comment les gens faisaient, "avant"... ça tourne mal, vivement le départ !
Je reste avec les 2 voyageurs pour la soirée et on traverse tout le quartier de Kowloon de bas en haut, parcourant les tumultueux marches de nuit Temple street market et Ladie's market. On y trouve vraiment tout et n'importe quoi, mais surtout... n'importe quoi. Gadgets inutiles, slips kitsch, souris en peluche qui sautillent, fringues a la con, outils improbables, compilations françaises des armes 70, chaussures mal contrefaites, pipes pour bab, posters des chevaliers du zodiaques, figurines de Dark Vador et bijoux insolites. En gros tout ce qui me plait, je viendrais sûrement y faire des folies juste avant de partir ! Je rentre plutôt vanné de cette journée éprouvante mais riche en rencontres inattendues.
Le lendemain, je me levé bien décidé a me rendre a Macao. Je suis au Visa office a 9h pétantes pour l'ouverture et récupère les passeports sans problème, puis direction le terminal des ferry pour Macao ou je prend un tout en un, aller-retour + hôtel. L'hôtel revient a environ 36 euros, ce qui est en fait ultra cher pour les environs mais le moins cher en réservation depuis HK, et puis je m'en fout de toute façon je vais gagner tellement de pognon aux jeux que ça me le remboursera largement (hum).
Macao est située sur une péninsule chinoise et est le dernier territoire étranger a avoir été rétrocède a la république de Chine, en 1999. Cette ancienne colonie portugaise est pleine de charme, un bel exemple de cohabitation entre orient et occident, entre tradition et modernité. Les quartiers y sont tantôt influences par HK avec de grands buildings auxquels viennent se coller d'immenses casinos rivalisant en devantures multicolores, tantôt par la Chine avec des tas de ruelles traditionnelles et de marches typiques, et tantôt par le Portugal avec de nombreux bâtiments de l'époque coloniale. Beaucoup d'églises charmantes et bien entretenues (aux couleurs blanches et jaunes crémeux, extérieurs comme intérieurs) parsèment la vieille ville. Elles voisinent harmonieusement des temples chinois très joli, ériges en l'honneur de telle ou telle divinité issue de la mer. La majorité des ruelles sont composées de mosaïques noires et blanches modernes, représentant des figures marines. Tout le quartier historique dégage une ambiance très méditerranéenne et chaleureuse, on est loin des préjuges de ville sordide qu'on peut avoir sur Macao. Une ville a échelle humaine avec un passe s'exprimant de multiples manières, au carrefour des civilisations, quelque part entre Asie et l'Europe. En l'occurrence c'est en Asie.
Je me fais des mon arrivée trimballer dans un vélo-taxi pendant une heure (après une difficile négociation), pour me faire une idée globale de la péninsule. En réalité il ne me montre presque que les casinos ! Des qu'on passe devant l'un d'eux, il se retourne pour me dire "Casino !" en le montrant du doigt. Je lui demande quel est le plus important (rentrant dans son trip par dépit) mais a part les chiffres et quelques mots il ne comprend rien a l'anglais. Finalement il s'arrête devant un grand casino (Le Lisboa) et me dit : "Casino /". Il fait une pause, un grand sourire et ajoute : "Number one /". J'ai ma réponse. Il fait une pause pour que je visite un temple puis me pose dans la vieille ville ou je flâne un bon moment. A midi je mange dans un resto du poisson frit cuisine a la portugaise avec plein de petits légumes et d'huile d'olive (on commence a saisir un brun de cohérence, non ?). Ça coûte 100 Patacas = 100 HK$ = 10 Euros, pas donne. De toute façon je m'en fout ce soir je serai riche. A oui la monnaie ici c'est donc des patacas. En français on traduirait ça par "pataquès", mais comme ça veut rien dire je préfère dire "patates" (et puis ça fait sûrement plaisir a Guillaume). "Allons claquer des patates a Macao" est notamment une phrase qui a de la gueule, je trouve. Apres le repas, je continue a baguenauder dans les ruelles macanaises, vais voir les vestiges d'une église, puis monte en haut du vieux fort portugais, encore agrémente d'imposants canons d'époque. L'intérieur a été réaménagé et abrite a présent le musée de Macao, qui retrace l'histoire de la ville depuis le début de son expansion coloniale. Très peu d'objets d'art ou de documents d'époque, il est surtout constitue de galeries modernes qui replongent le visiteur dans l'histoire grâce a des mécanismes a actionner pour avoir lumières, sons et animations. Ça a l'air pourri comme ça, mais c'est tellement bien foutu qu'on se laisse bluffer, et puis on apprend pleins d'anecdotes historiques, et on découvre des poètes portugais. OK je ferme ma gueule, ça avait pourtant l'air d'un vaste traquenard (et c'en est sans doute un mais on tombe dedans sans se plaindre).
Me voici a présent attable a un bar avec vue sur la mer, dans lequel je termine de rédiger ces notes que j'avais commencées sur le ferry. Le soleil vient de se coucher et les néons clignotants qui viennent de s'allumer me donnent un aperçu de la ville de nuit. Ah oui ici il fait nuit vers 19h30. Bon... fini de rigoler les enfants, un petit tour a l'hôtel (dans l'ile de Taipa, au sud de la péninsule, reliée a Macao par un long pont), et c'est parti pour le frisson suprême. Demain, les jeux n'auront plus aucun secret pour moi et je serai le roi du monde. Tremblez, Macanais, ericde est dans la place, ça va taquiner de la grosse mise et claquer la machine a sous ! La fièvre me gagne, il est temps pour moi de plonger dans la luxure et le vice, dans l'ENFER DU JEUX. Macao / 19h53
Je suis ruiné ! ! Revenons sur les détails de cette nuit subversive et démoniaque...
Mon hôtel, sur l'ile de Taipa (reliée a Macao non par 1 mais par 3 ponts très impressionnants), est en fait un putain d'hôtel de luxe, mec ! C'en est assez gênant. Un ground m'ouvre en souriant et m'accompagne dans ma grande chambre climatisée, avec sa spacieuse salle de bain, sa télé 26 chaines et ses molettes vintages pour tamiser la lumière. Je me console en me disant que j'aurai bien le temps de pioncer dans des guest-house dortoirs plus tard, on est a Macao merde. Je sors dignement, lave et en futal, et me dirige en bus vers le Lisboa ("Number One"). La bas ça pullule, hommes d'affaires, touristes en short, l'entrée n'est pas ce qu'on peut appeler sélect. On garde mon sac a la consigne et me voila dans le plus grand casino de la ville. Je viens de retirer 500 HK$ (ce casino très usité par les Hong Kongais n'accepte malheureusement pas les fameuses patates locales), ça va chier. Au Rez-de-chaussée, c'est des centaines de tablées de Big & Small. Ce jeux a le mérite d'être simple et efficace : Tu mises ton pognon sur Big, sur Small, ou sur un nombre puis des dés sont tires dans une cloche opaque qui donne... des formes d'animaux. Bon il faut croire que le résultat correspond a un nombre entre 1 et 17. Small, c'est entre 1 et 8. Big, c'est entre 10 et 17. Tu mises le bon, c'est 2 fois ta mise. Tu te plante, tu l'as dans le cul. Si t'as le bon nombre exact tu gagne beaucoup, et si t'as mise le 9 et que ça tombe c'est Jack-Pot. Simplissime non ? Le souci c'est que ça joue gros, avec une mise minimum de 200 HK$ ! Je me lance et mise donc 200 HK$ sur Big... perdu. OK je comprends que ça peut aller très vite. Autour de moi les gens misent des milliers de HK$ et perdent ou gagnent sans broncher. Allez, soyons con, je tente de récupérer mes sous et mise tout ce qui me reste, 300 HK$... gagne ! C'est super grisant cette connerie, me voila avec 600 en poche alors que j'aurai pu tout perdre. Je décide de me calmer et d'aller faire un tout vers les machines a sous a l'étage. Avec 100 HK$, je joue environ une heure en alternant gains et pertes, c'est assez rigolo et beaucoup moins stressant que le jeu du bas qui rend cintré. Je finis par perdre, pas cool. Je me ballade ensuite dans les étages, le casino est énorme. Je surprends dans les salons prives des parties de baccarat qui semblent pas trop rigoler. Un coup de dalance me prend et je me met a chercher de quoi me mettre sous la dent. Je découvre au sous-sol un immense centre commercial, avec tout pour te faire claquer les patates fraichement gagnées : produits de luxe (montres suisses, parfums Chanel, sacs Vuitton...), restas la classe, comptoirs boursiers... et pleins de putes qui se baladent en quête de quéquette. L'ambiance est spéciale ! Je me pose a une table dans ce qui ressemble + a une cantine qu'un resta, les prix y sont étonnamment corrects. Je commande un magret de canard très bon mais prépare comme chez nous (ça compte pas comme chinois ça !). Soudain je m'aperçois que toutes les tables avoisinantes sont soit occupes 1) par des putes qui mangent un bout avant d'en manger d'autres 2) par des mecs mangeant ou buvant... avec des putes ! Je comprend qu'elles essayent toutes de capter mon regard, que je m'efforce d'attarder ailleurs. Ça doit être complètement anormal d'être seul a une table ici. La table adjacente est occupée par un mec et une jeune chinoise, et je crois comprendre que c'est un genre de mac qui apprend le métier a une inexpérimentée. Il me montre beaucoup et fais des signes a la fille pour qu'elle me choppe. C'est super glauque comme scène. Elle finit par se retourner, assez peu sure d'elle, et a me faire des signes. Je me sens super mal et lui dis en anglais que je ne suis pas intéressé. Elle a l'air de mal le vivre, pour elle c'est qu'elle ne me plaît pas (sinon que ferais-je ici ?), alors qu'elle est bien sur canon comme toutes les autres. En gros elles ont toutes des têtes de chinoises top avec des seins gonfles, ce qui est un peu transgénique mais loin d'être ragoûtant. Mais je me sens a mille lieux de mes valeurs. Ici tout n'est que régit par le pognon, le sexe en premier. Si je ne pensais pas être capable de payer quelqu'un pour du sexe, j'en suis a présent intimement convaincu. Ça n'ajuste aucun sens, et encore mois dans ce palais aseptisé où on se paye une pute pour fêter son gain comme on saute d'un building pour celer sa perte. Je termine le plat et m'enfuit. Retour dans l'enfer du jeu, ça commence a me taper sur le système, je décide d'en finir. Je mise 400 HK$ sur Small... perdu. Shit, j'ai plus que 100 en poche. Happe par le vice, je change mes dernières 100 patates en poche, j'ai assez pour retenter ma chance. 200 HK$ sur Big... encore perdu ! Le pire, c'est que tu as beau avoir décide de dilapider ta thune au casino, ça reste ultra frustrant de perdre. Pris d'un maladif accès de connerie, je sors pour retirer a nouveau 500 HK$... heureusement pour moi ma banque ne l'entend pas de cette oreille et me dit en substance : "Ton heure a sonne mec, bouge de la, ton quota est explose". Merci Crédit Mut', fini la turlute ! Je me résigne donc a sortir mais j'ai pomme mon papier de la consigne pour récupérer mon sac. Ça se complique, la nana de la réception appelle son "manager" qui me fait remplir plein de papiers et me demande de décrire mon sac dans les moindres détails.
Sorti de l'enfer, je m'aperçois qu'il n'y a plus de bus en direction de Taipa, qu'il est interdit d'utiliser les ponts a pied, que je n'ai plus une patate en poche et que je ne peux plus retirer... je me dis que ce n'est qu'une petite Dead galère, que je vais dormir dans les rues de Macao alors qu'un hôtel 3 étoiles m'attend a cote. En errant dans les rues quasi-désertes (on est en semaine, et les gens qui sortent du casino prennent le taxi), je dégote un distributeur de petits billets qui accepte de me filer 300 patates. Sauve, j'attrape un taxi, et atterrit dans ma chambre fraiche et douillette. Je m'endors vite et tôt (vers les 2h) et fais ma première grasse mat1 depuis mon arrivée en Asie, je veux rentabiliser cet hôtel qui me coûte plus cher que prévu !
Je pars vers midi visiter les iles Taipa et Coloane, qui font partie du territoire de Macao. Taipa semble tout aussi moderne, avec déjà 2 ou 3 casinos et des tas de buildings qui bordent l'artère principale. Mais des qu'on s'en éloigne, tout devient beaucoup plus typique. Le "village" est compose de nombreuses ruelles tranquilles, dans le style en mosaïque de sa grande sœur Macao. Beaucoup de bâtiments de style portugais. Des petites pâtisseries locales qui ont l'air excellentes (ont l'air, car j'ai pas faim, je viens de manger des pains au chocolat dans la rue précédente... quel con). Je visite le House Muséum, 3 maisons bourgeoises qui ont été réagencées avec le mobilier de l'époque portugaise et pleins de panneaux explicatifs sur les modes de vie et les coutumes de l'époque coloniale, et sur la façon dont l'ile s'est développée en parallèle de Macao. Encore une fois pas mal foutu.
L'île de Coloane préserve un peu plus d'espaces naturels et sa partie village est elle aussi très paisible, avec une église des plus mignonnes donnant sur la place principale... et surtout elle n'a encore aucun casino ! Rassérène, je parviens a rejoindre le terminal de ferrys (en prenant le premier bus qui passe, au pif) et me voila dans le bateau... qui vient d'accoster a Hong Kong ! J'ai survécu a l'enfer du jeu, et me voila de retour dans l'enfer du Jeu. Hong Kong/ 16h40
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