Lundi 3 août – La Paz / 19h41
Il est bien le titre non ? Comment ça un effet d’annonce ? Ouais ben on verra. En tout cas, après une journée de plus passée à arpenter dans tous les sens cette ville si singulière, on se connait un peu mieux avec La Paz, on commence à avoir vécu des trucs ensemble... Ca a commencé ce matin, très tôt...
Lundi 3 aout. 6h. Je me réveille soudainement, une certaine lourdeur dans la tête… Alice est agitée, elle est elle aussi déjà réveillée. Décidément on n’est pas encore bien calé. On arrive à se rendormir sur le coup des 7h et quelques, pour se réveiller vraiment vers 8h30. Le petit déj de l’hôtel est sommaire mais mauvais (il aurait pu être sommaire mais bon). On décide de grimper tout en haut de la ville (le quartier appelé « El Alto ») pour avoir une vue d’ensemble sur le bazar. Bien sûr j’insiste pour y aller à pied. Bien sûr le gars de l’hôtel à qui je demande par où aller me rie au nez, et m’explique comment prendre un taxi. Ok, mais moi je suis sûr qu’on pouvait y aller à pied ! Le taxi a du mal à monter tellement qu’il est vieux et que ça grimpe. Je dois avouer qu’on en aurait bavé. Il nous dépose tout en haut, à côté d’une antenne satellite. Le quartier semble plus pauvre qu’en bas, les nombreux bâtiments en brique rouge sont spartiates, il y a beaucoup de travaux, qui semblent effectués par les habitants eux-mêmes. On ne trouve pas de point de vue génial, on s’enfonce un peu dans le quartier. Les rues sont très peu fréquentées, des chiens nous tournent autour, des gamins s’amusent sur un terrain vague. Des escaliers descendant nous donnent quand même de superbes points de vue sur l’ensemble de la ville, tentaculaire, éblouie de soleil. On voit bien la ligne de buildings créée par Le Prado, l’artère principale qui descend le long d’une vallée entourée de montagnes, recouvertes d’habitations. C’est… éblouissant. On se met à descendre des escaliers plutôt bien entretenus, en direction de la ville. Les personnes qu’on croise ne semblent pas habituées à voir des touristes. Un gars souriant insiste pour que je le prenne en photo, se met à discuter, alors que sa femme insiste pour que je file du pognon (les femmes sont définitivement plus matérialistes que les hommes). En descendant, les chiens se montrent assez inquiétants, montrent leurs crocs à notre passage. Moi, j’ai la malédiction des chiens. Je me suis déjà fait attaquer en Andalousie, en Russie… j’essaye de rester calme et sûr de moi pour rassurer Alice qui n’en mène pas large. Mais un chien s’interpose entre elle et moi, bavant, grognant, il semble prêt à attaquer. Heureusement, une fillette de 4 ans se pointe, lui fout une bonne taloche, l’attrape par la peau du cou et tire de toutes ses forces pour le faire reculer ! Je n’en peux plus de la remercier, elle nous sourie. Sauvés par une gamine.
On continue à descendre, toujours plus bas. C’est effectivement interminable. On passe par des petits chemins en terre jonchés de détritus, on croise des femmes faisant sécher leurs jupes traditionnelles, des hommes un peu étranges, probablement ivres, pissant peinard au milieu du chemin. La vue est parfois vertigineuse, à flanc de ravin, mais on arrive progressivement sur des routes pavées moins pentues, plus proches du centre ville. On emprunte la rue des garages, avec des tas de bagnoles réparées à même la route et des centaines de magasins d’huile de vidange, de joints et autres outils à usage mécanique. Petite pause dans une gargote, pour goûter un salteñas de pollo (chaussons farcis au poulet, olives, oeuf, patate, oignons, petits pois, carottes, raisins secs et épices) et s’enfiler un maintenant classique jugo de plataño con leche (on est devenu addict, le goût des bananes est vraiment trop bon).
De retour au centre. On a descendu tout La Paz. On décide d’aller déjeuner dans un autre quartier. On arrête un minibus se dirigeant vers le sud, on lui demande de nous poser Zona Sur, quartier San Miguel. Le trajet dure bien 30 minutes, la circulation est dense, le véhicule se faufile comme il peut entre le flot d’autres bus descendant la vallée, en faisant de fréquentes pauses pour laisser sortir ou monter des gens. Un gars gère l’ouverture et la fermeture de la porte, en hurlant la destination du minibus sans s’arrêter, avec un débit qui n’a rien à envier aux commentateurs de foot.
Le calme de la Zona Sur tranche avec le brouhaha du centre ville, le quartier semble plus riche aussi. On croise de nombreux collégiens en uniforme de leur école, parfois encravatés. Ca fout les jetons. On se pose à une terrasse ensoleillée, et on commande un almuerzo (menu du jour), soupe de pâtes, de légumes et de viande, puis du poulet rôti accompagné de salade et pommes de terre… et de la pastèque en dessert. Classique mais bon. On profite un peu du calme, de la vue des montagnes environnantes, on se boit un petit café (Nescafé, pour l’instant on n’a jamais eu droit à un expresso qui va bien), et puis retour en minibus jusqu’à la plaza San Fransisco, en plein centre. On va se reposer un peu à l’hôtel, on a tous les deux mal à la tête, l’altitude nous assomme et on sombre dans une sieste imprévue.
Il est 17h30 quand on ressort nos têtes dehors. On se jette têtes baissées dans les ruelles, et on traverse les marchés les uns après les autres. A commencer par le marché aux sorcières, avec ses fœtus de lama séchés, ses feuilles de coca, ses encens et, bien sûr, ses sorcières. Mais je préfère ne pas trop parler de tout ça, ça ferait un peu peur aux lecteurs. Puis le mercado negro (marché noir), un immense dédale de ruelles, d’escaliers, de routes et d’espaces intérieurs dont le moindre mètre carré n’est dédié qu’à la vente d’absolument tout ce qu’on peut imaginer : cosmétiques, jouets, fringues, aliments, outils, lecteurs de DVD portables, gadgets, épices et autres bottes de majorettes. On se perd complètement, tournant de gauche à droite, de bas en haut, d’intérieur à extérieur. C’est comme un souk géant qui semble s’étendre sur toute une colline. Les klaxons, le monde, les bousculades…. Tout cela commence à nous fatiguer. On fait une halte dans un petit café en terrasse, avec plein de français et du Brassens à fond, l’endroit idéal pour déguster un petit maté à la feuille de coca. C’est meilleur en infusion qu’à mâcher… on en a acheté à une sorcière un peu plus tôt, qui nous a expliqué comment mettre un peu de résine de coca entre les feuilles séchées et chiquer le tout pour guérir de tous les maux du monde. Ca marche peut-être, mais c’est pas très bon. On discute un peu avec une française de son voyage au Pérou. En bas, une fanfare passe avec des enfants qui dansent et des adultes déguisés en ours et autres chats. Je commence à écrire ces lignes, puis on descend à un petit resto. Velouté d’oignon, velouté de tomates… on est devenu des avaleurs de soupes. Et puis une omelette jambon fromage plutôt insipide, qu’on se partage. On est encore complètement vannés, on file au lit comme des vieux. Demain matin, on prend un bus aux aurores pour… Copacabana, sur les rives du lac Titicaca. Ouh yeah.
Lundi 3 août – La Paz / 22h30
Il est bien le titre non ? Comment ça un effet d’annonce ? Ouais ben on verra. En tout cas, après une journée de plus passée à arpenter dans tous les sens cette ville si singulière, on se connait un peu mieux avec La Paz, on commence à avoir vécu des trucs ensemble... Ca a commencé ce matin, très tôt...
Lundi 3 aout. 6h. Je me réveille soudainement, une certaine lourdeur dans la tête… Alice est agitée, elle est elle aussi déjà réveillée. Décidément on n’est pas encore bien calé. On arrive à se rendormir sur le coup des 7h et quelques, pour se réveiller vraiment vers 8h30. Le petit déj de l’hôtel est sommaire mais mauvais (il aurait pu être sommaire mais bon). On décide de grimper tout en haut de la ville (le quartier appelé « El Alto ») pour avoir une vue d’ensemble sur le bazar. Bien sûr j’insiste pour y aller à pied. Bien sûr le gars de l’hôtel à qui je demande par où aller me rie au nez, et m’explique comment prendre un taxi. Ok, mais moi je suis sûr qu’on pouvait y aller à pied ! Le taxi a du mal à monter tellement qu’il est vieux et que ça grimpe. Je dois avouer qu’on en aurait bavé. Il nous dépose tout en haut, à côté d’une antenne satellite. Le quartier semble plus pauvre qu’en bas, les nombreux bâtiments en brique rouge sont spartiates, il y a beaucoup de travaux, qui semblent effectués par les habitants eux-mêmes. On ne trouve pas de point de vue génial, on s’enfonce un peu dans le quartier. Les rues sont très peu fréquentées, des chiens nous tournent autour, des gamins s’amusent sur un terrain vague. Des escaliers descendant nous donnent quand même de superbes points de vue sur l’ensemble de la ville, tentaculaire, éblouie de soleil. On voit bien la ligne de buildings créée par Le Prado, l’artère principale qui descend le long d’une vallée entourée de montagnes, recouvertes d’habitations. C’est… éblouissant. On se met à descendre des escaliers plutôt bien entretenus, en direction de la ville. Les personnes qu’on croise ne semblent pas habituées à voir des touristes. Un gars souriant insiste pour que je le prenne en photo, se met à discuter, alors que sa femme insiste pour que je file du pognon (les femmes sont définitivement plus matérialistes que les hommes). En descendant, les chiens se montrent assez inquiétants, montrent leurs crocs à notre passage. Moi, j’ai la malédiction des chiens. Je me suis déjà fait attaquer en Andalousie, en Russie… j’essaye de rester calme et sûr de moi pour rassurer Alice qui n’en mène pas large. Mais un chien s’interpose entre elle et moi, bavant, grognant, il semble prêt à attaquer. Heureusement, une fillette de 4 ans se pointe, lui fout une bonne taloche, l’attrape par la peau du cou et tire de toutes ses forces pour le faire reculer ! Je n’en peux plus de la remercier, elle nous sourie. Sauvés par une gamine.
On continue à descendre, toujours plus bas. C’est effectivement interminable. On passe par des petits chemins en terre jonchés de détritus, on croise des femmes faisant sécher leurs jupes traditionnelles, des hommes un peu étranges, probablement ivres, pissant peinard au milieu du chemin. La vue est parfois vertigineuse, à flanc de ravin, mais on arrive progressivement sur des routes pavées moins pentues, plus proches du centre ville. On emprunte la rue des garages, avec des tas de bagnoles réparées à même la route et des centaines de magasins d’huile de vidange, de joints et autres outils à usage mécanique. Petite pause dans une gargote, pour goûter un salteñas de pollo (chaussons farcis au poulet, olives, oeuf, patate, oignons, petits pois, carottes, raisins secs et épices) et s’enfiler un maintenant classique jugo de plataño con leche (on est devenu addict, le goût des bananes est vraiment trop bon).
De retour au centre. On a descendu tout La Paz. On décide d’aller déjeuner dans un autre quartier. On arrête un minibus se dirigeant vers le sud, on lui demande de nous poser Zona Sur, quartier San Miguel. Le trajet dure bien 30 minutes, la circulation est dense, le véhicule se faufile comme il peut entre le flot d’autres bus descendant la vallée, en faisant de fréquentes pauses pour laisser sortir ou monter des gens. Un gars gère l’ouverture et la fermeture de la porte, en hurlant la destination du minibus sans s’arrêter, avec un débit qui n’a rien à envier aux commentateurs de foot.
Le calme de la Zona Sur tranche avec le brouhaha du centre ville, le quartier semble plus riche aussi. On croise de nombreux collégiens en uniforme de leur école, parfois encravatés. Ca fout les jetons. On se pose à une terrasse ensoleillée, et on commande un almuerzo (menu du jour), soupe de pâtes, de légumes et de viande, puis du poulet rôti accompagné de salade et pommes de terre… et de la pastèque en dessert. Classique mais bon. On profite un peu du calme, de la vue des montagnes environnantes, on se boit un petit café (Nescafé, pour l’instant on n’a jamais eu droit à un expresso qui va bien), et puis retour en minibus jusqu’à la plaza San Fransisco, en plein centre. On va se reposer un peu à l’hôtel, on a tous les deux mal à la tête, l’altitude nous assomme et on sombre dans une sieste imprévue.
Il est 17h30 quand on ressort nos têtes dehors. On se jette têtes baissées dans les ruelles, et on traverse les marchés les uns après les autres. A commencer par le marché aux sorcières, avec ses fœtus de lama séchés, ses feuilles de coca, ses encens et, bien sûr, ses sorcières. Mais je préfère ne pas trop parler de tout ça, ça ferait un peu peur aux lecteurs. Puis le mercado negro (marché noir), un immense dédale de ruelles, d’escaliers, de routes et d’espaces intérieurs dont le moindre mètre carré n’est dédié qu’à la vente d’absolument tout ce qu’on peut imaginer : cosmétiques, jouets, fringues, aliments, outils, lecteurs de DVD portables, gadgets, épices et autres bottes de majorettes. On se perd complètement, tournant de gauche à droite, de bas en haut, d’intérieur à extérieur. C’est comme un souk géant qui semble s’étendre sur toute une colline. Les klaxons, le monde, les bousculades…. Tout cela commence à nous fatiguer. On fait une halte dans un petit café en terrasse, avec plein de français et du Brassens à fond, l’endroit idéal pour déguster un petit maté à la feuille de coca. C’est meilleur en infusion qu’à mâcher… on en a acheté à une sorcière un peu plus tôt, qui nous a expliqué comment mettre un peu de résine de coca entre les feuilles séchées et chiquer le tout pour guérir de tous les maux du monde. Ca marche peut-être, mais c’est pas très bon. On discute un peu avec une française de son voyage au Pérou. En bas, une fanfare passe avec des enfants qui dansent et des adultes déguisés en ours et autres chats. Je commence à écrire ces lignes, puis on descend à un petit resto. Velouté d’oignon, velouté de tomates… on est devenu des avaleurs de soupes. Et puis une omelette jambon fromage plutôt insipide, qu’on se partage. On est encore complètement vannés, on file au lit comme des vieux. Demain matin, on prend un bus aux aurores pour… Copacabana, sur les rives du lac Titicaca. Ouh yeah.
Lundi 3 août – La Paz / 22h30
1 commentaire:
Ils font comment pour récupérer des foetus de lama ??
Enregistrer un commentaire